Historique du Service de Déminage


Le 6 juin 1944

"Les sanglots longs des violons..", L'annonce du Débarquement du 06 juin ne laissait pas présager de la tâche complexe et oh! combien dangereuse qui se dessinait pour rendre la France Libre, le dernier acte préalable à toute mise en œuvre de paix allait se jouer...

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HOMMAGE AUX MORTS EN OPERATION

Ils étaient Français, Portugais, Espagnols, Suisses, Serbes , Polonais, Allemands, Algériens..... avec un seul point commun:

VOLONTAIRES DEMINEURS ,

pour écrire le dernier acte de la Libération du Pays: Déminer la France.

Consultez le livre d'Or

Historique de la Formation au Déminage

Février 1945, L'école de CABOURG fut fondée par le Service du Génie Rural du Calvados avec dans un premier temps , des instructeurs militaires qui ont participé aux cours de GRIGNON.

Destiné à instruire les équipes de Déminage, trois instructeurs se relaient pendant trois semaines (18 jours) au bénéfice de 25 élèves au maximum.

 

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Historique du Monument du Ballon d'Alsace

Dès 1947, un petit groupe d’anciens du déminage voulant perpétuer la mémoire de leurs victimes au devoir, décidait l’érection d’un monument.
COLSON Roger, après avoir vaincu maintes difficultés administratives et autant d’inertie, constitua le 21 novembre 1949, un Comité Régional pour l’érection, d’un monument à la mémoire des volontaires démineurs morts pour la France dans les départements du Haut Rhin, des Vosges, du Doubs, de la Haute Saône, et dans le territoire de Belfort.

 

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THANN

 

Un engin explosif datant de la Première Guerre mondiale a refait surface ce mercredi à Thann où un obus été découvert par un cueilleur de champignons dans le secteur du col du Grumbach.

 

L'engin pèse environ 120 kilos pour une longueur d'au moins 1 mètre pour 21 centimètres de diamètre. Il nécessite une attention particulière, car il pourrait contenir une substance chimique.

 

Depuis le début de l'après-midi, un gros déploiement de moyens en démineurs, pompiers, gendarmes, policiers municipaux, agents de la Brigade verte sont sur le pied de guerre. Un périmètre de sécurité a été mis en place pour interdir les chemins d'accès du secteur, fermés à toute circulation, notamment pour les promeneurs.

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LES MINES MARINES

 

Pendant la première guerre mondiale (1914-1918), la mine sous-marine a joué un le de premier plan dans la stratégie du blocus et a constitué un des plus puissants moyens de destruction du commerce maritime. Pendant la deuxième guerre mondiale (1939-1945), les Alliés comme les Allemands l'ont encore beaucoup perfectionnée et ont imaginé nombre d'engins nouveaux dont le mécanisme de mise de feu, fondé principalement sur le magnétisme des coques, le bruit des hélices ou la pression causée par le mouvement même du navire, augmentait considérablement l'efficacité. Aux mines à contact, pratiquement les seules employées jusqu'en 1939, est venue s'ajouter maintenant l'immense catégorie des

mines à influence, aux multiples combinaisons, d'autant plus dangereuses qu'elles sont conçues 'pour échapper aux procédés de dragage en usage. Le nombre considérable des mines mouillées sur le littoral de France tant par les Allemands que par les Alliés fait que l'assainissement de nos côtes, tâche obscure, mais pénible et dangereuse, pour déboucher nos ports, ne pourra être considéré comme terminé qu'en 1950

 

L'ancêtre de la mine sous-marine est la torpille dormante. C'est ainsi qu'on appelait

au XIX· siècle un engin explosif mouillé en mer et dont la mise de feu était commandée à distance, de terre.

Le mot «torpille» est actuellement réser à des engins explosifs automobiles, et le mot «  mine sous-marine » désigne des engins explosifs flottant en surface ou entre deux eaux ou reposant sur le fond.

La commande de mise de feu ne se fait d'ailleurs plus à distance, mais est automatiquement déclence par le passage des bateaux.

On distingue généralement, du point de vue stratégique, entre les mines offensives, appelées aussi mines de blocus, et les mines défensives.

Les premières sont généralement mouillées dans les eaux de l'ennemi, près de son littoral, dans l'embouchure des fleuves ou dans les chenaux d'accès des ports. Au contraire, pour interdire à l'adversaire l'approche des côtes amies, lorsqu'on craint des raids sur une rade, ou un débarquement, on mouille les mines en bordure du littoral présumé vulnérable.

Les Allemands ont été amenés à mouiller en grande quantité les deux espèces de mines, mines offensives sur les bancs de la mer du Nord

près des côtes anglaises ,mines défensives sur presque tout le Littoral européen. Comme les Anglais, d'autre part, ont mouillé aussi de très nombreuses mines sur nos côtes, celles-ci ont été infestée d'engins les plus divers

et leur dragage est de ce fait, rendu très licat.

 

Pendant la guerre russo-japonaise,(1904 -1905), les mines commencèrent à jouer leur rôle de façon saisissante en coulant ou endommageant, dans les parages de la place forte de Port-Arthur, un grand nombre de bâtiments, tant russes que japonais. On cite les chiffres de huit cuirassés ou garde-côtes, sept croiseurs, treize torpilleurs, trois canonnières, coulés ou avariés. Grande fut la surprise des deux adversaires, et on peut dire que c'est à cause des mines que les Japonais ne connurent pas d'emblée à Port-Arthur le succès qu'ils retirèrent, en 1941, de leur agression sur Pearl Harbor.

Pendant la guerre 1914-1918, les mines furent employées sur une très vaste échelle.

On évalue à 160000 le nombre de celles qui furent mouillées par les Alliés, à 50000 le nombre de celles mouillées par le camp adverse.

Les pertes furent de près de 600 navires de commerce alliés ou neutres, jaugeant au total plus d'un million de tonnes. La marine de guerre française perdit 1 cuirassé, 1 croiseur, 7 contretorpilleurs,1 sous-marin, 27 patrouilleurs, et la marine de guerre anglaise 5 cuirassés, 3 croiseurs, 20 destroyers, 7 avisos, 4 sous-marins, plus de

200 patrouilleurs et dragueurs ..

Pendant les premières années de la première guerre mondiale, les mines causèrent d'ailleurs plus de victimes que pendant les dernières, car évidemment les prodés de protection et de dragage firent des progrès.

C'est encore pendant la guerre 1914-1918que fut construit le gigantesque barrage angloaméricain allant des Orcades (nord de l'Écosse) à Stavanger (Norvège), où furent mouillées 70 000 mines, certaines par près de 300 mètres de profondeur.

Ce barrage était destiné à empêcher les sous-marins allemands de sortir de la

mer du Nord.

Enfin, pendant la deuxième guerre mondiale, de 1939 à 1945,si la marine de guerre française ne perdit du fait des mines que deux torpilleurs (la Bourrasque et la Combattante), 1 sous-marin (le Morse), 1 aviso (le Vauquois), 2 patrouilleurs,

7 dragueurs et 3 remorqueurs, un tonnage all considérable a été par le fond du même fait; il continue d'ailleurs à s'accroître.

Notons que c'est en novembre 1939 que les Allemands commencèrent d'utiliser un type de mine inédit, la mine magnétique, qui marqua un tournant dans l'histoire de ces engins, puisqu'elle ouvrit lre des mines à influence, qui forment avec

les mines à contact les deux grandes catégories actuelles des mines.

 

 

Les mines à contact

Ce sont des mines qui explosent lorsqu'un bateau établit un contact matériel avec une partie appropre de la mine. Les plus connues, parce que les plus répandues, sont les mines à choc.

Le contact matériel qui provoque l'explosion de la mine est un choc de la carène du bateau contre les parties mobiles mécaniques qui, en pivotant (tourniquets) ferment un contact électrique de mise de feu, ou contre des cornes qui font saillie sur la mine, de forme généralement sphérique. Les cornes « électriques » sont pointues et, lorsqu'elles sont heurtées par le bateau, établissent un contact électrique; ce sont

les meilleures. Les cornes "chimiques" sont rondes et ressemblent à un doigt; lorsqu'un choc les brise, une solution de bichromate de potasse vient remplir une pile dont le circuit est fermé sur la mise de feu. Les cornes « hydrostatiques», d'apparence semblable aux cornes « électriques » sont vises sur des douilles en

métal faciles à briser lors d'un choc; l'eau fait alors irruption dans la mine et sa pression sur un diaphragme déclenche la mise de feu. Afin d'éviter des accidents pendant le mouillage, un contact supplémentaire de sécurité s'établit automatiquement lorsque la mine est mouillée.

Comme il doit y avoir contact brutal avec un bateau, il est nécessaire que la mine proprement dite, qui renferme, dans une enveloppe de forme généralement sphérique, la charge et le mécanisme de mise de feu, flotte. Mais comme elle ne

doit pas être visible à la surface de la mer et qu'elle ne doit pas dériver, elle est « mouillée », c'est-à-dire retenue à un «crapaud» par un orin, de façon qu'elle se maintienne entre deux eaux à la profondeur convenable. Le crapaud qui sert à ancrer la mine a souvent la forme d'une caisse, qui s'enfonce dans le fond généralement vaseux (embouchure de fleuves, proximité de rades, de ports, etc.). Souvent ce crapaud a des bras qui se rabattent une fois la mine larguée, ce qui améliore l'ancrage. Son poids est d'environ 400 à 500 kg ; il est lancé à la mer avec la mine proprement dite et ne s'en détache qu'après, l'orin se déroulant de la longueur nécessaire pour maintenir automatiquement la mine à l'immersion voulue, 'soit par réglage hydrostatique, soit par le procédé du plomb de sonde. Ces mines sont appelées «mines automatiques» par abréviation de «mines à immersion automatique », Le procédé plus rudimentaire, qui consiste à se passer des glages précédents et à mouiller les mines avec une longueur d'orin calculée d'après les fonds, a l'inconnient de n'être pas précis, car, au cours d'opérations de mouillages, on ne connaît jamais très exactement les fonds. Il existe d'autres mines de choc, beaucoup moins répandues, ce sont les mines à filets, qui n'ont pas le même système de mouillage que les mines à orin. Elles reposent sur le fond ou sont amarrées à un filet de barrage et sont reles à ce filet par un orin. Si un sous-marin

enfonce le filet il y a, par suite du raidissement des mailles de ce dernier, déroulement du touret sur lequel est enroulé l'orin à l'intérieur de la mine, ce qui provoque la mise de feu de la charge explosive.

Les mines dérivantes sont encore une espèce de mines à choc. Parmi celles-ci, à fleur d'eau, on peut citer les mines à flotteur et les mines à hélices mues par accumulateurs. Ces mines étaient relativement peu employées. Nous les

signalons seulement pour montrer en passant, la grande diversité de types de mines

existantes, et encore ne parlons-nous pas de mines à diaphragme, à béquilles, etc., qui font toujours partie de la sous-catégorie des mines à chocs.

Une deuxième sous-catégorie de mines à contact est celle des mines à antennes flottantes. Ces mines, de forme généralement sphérique (et qui peuvent avoir également des cornes) sont reliées à des flotteurs par un fil de cuivre. Lorsque la coque en acier d'un bateau touche un des flotteurs, il y a, à travers l'eau salée de la mer, la mine et le fil de cuivre, passage d'un courant électrique par effet de pile. Ce courant provoque l'explosion de la charge explosive. Ces mines, qui ont été réalisées par les marines anglaise et américaine en 1914-1918, ont l'avantage d'être difficiles à repérer par l'observation, car elles sont immergées par grande profondeur.

 

Enfin une troisième sous-catégorie est celle des mines à traction. Des fils flottants,

tenus et reliés à une mine reposant ralement sur le fond, provoquent l'explosion de cette dernière lorsqu'ils subissent une traction sous l'effet de l'erre d'un bateau. Ces mines, de principe très rudimentaire et qui ont l'avantage d'être rapidement construites, ont été utilisées par les Allemands sur les côtes de France et par les Japonais. . .

Signalons pour terminer le système des mines ventouses posées sous la coque des

bâtiments au mouillage par un scaphandrier amené sur les lieux en sous-marin.

 

 

Les mines à influence

Ce sont des mines dont l'explosion est provoquée par une action exercée à distance par le bateau et due, par exemple, à son magnétisme, au bruit de ses hélices, à l'onde de pression qu'il propage sur le fond, etc.

On distingue ainsi, dans l'ordre d'apparition et de complexité croissante: les mines magnétiques acoustiques, à dépression et combinées.

C'est la mine magnétique simple qui fut la première mine à influence. Avant 1939 ntait utilisée que la mine ordinaire: la mine de contact.

Brusquement, en novembre 1939, des cargo alliés sautèrent dans des chenaux de sécurité dragués en permanence avec les méthodes en usage à cette époque. D'ailleurs l'explosion présentait de grandes différences avec les explosions contre les mines ordinaires a contact.

Alors que celles-ci occasionnent des avaries locales -(le plus souvent à l'avant du bateau), ces mines provoquaient des avaries beaucoup plus graves, car le bateau était touché dans son milieu et était soulevé hors de l'eau.(Une grande proportion des victimes de mines à influences ont les jambes bries par ce soulèvement).

On se rendit compte qu'une nouvelle arme avait fait son apparition à d'autres indices, tels que l'absence de flamme et d'odeur de fumée, le bruit sourd de l'explosion, la non-simultanéité de la gerbe et de la détonation. Très vite, les.

Alliés eurent le secret de la nouvelle arme, grâce à un officier anglais qui parvint à démonter une mine magnétique allemande échouée sur les bords de la Tamise.(17 secondes pour survivre)

Ce genre de mine explosant par simple influence il était possible de la faire reposer sur le fond au lieu d'être obligé de la faire flotter entre deux eaux. (Il existe cependant quelques types de mines a influence à orin . Elles sont alors souvent

sphériques, alors que les mines de fond sont cylindriques).

Une masse d'explosif deux fois plus considérable que dans les mines flottantes pouvait donc être logée dans la mine magnétique, ce qui compensait le fait que la

mine explosait à plusieurs mètres sous les quilles des bateaux au lieu d'exploser à leur contact ; mais le grand avantage des mines de fond à influence est qu'elles sont invisibles et non dragables par le procédé de la drague ordinaire à fil d'acier.

Les Alliés ne tardèrent pas à utiliser en grand nombre les mines à Influence, et ce sont presque uniquement de tels engins qu'ils ont mouillés par avion sur nos cotes pendant l'occupation.

Le mécanisme de la mine magnétique simple est déjà compliqué. Nous allons le décrire succinctement. Les principes des autres mines à influence ne seront qu'énoncé.

PRINCIPE:

On sait qu'une aiguille aimantée tend à s'orienter suivant la direction locale des lignes de force du champ magnétique. L'aiguille aimantée des boussoles, qui n'est libre que dans un plan horizontal s'oriente suivant la projection de ces lignes sur ce plan. Une aiguille absolument libre autour de son point de suspension s'orienterait exactement suivant leur direction, généralement Inclinée sur l'horizontale.

En un lieu déterminé de la Terre, ces lignes de force sont sensiblement parallèles entre elles. On dit alors que le champ est uniforme à cet endroit. La présence

d'une masse de fer, comme celle d'un bateau (coque, machine, etc.) perturbe dans l'espace avoisinant la distribution des lignes de force du champ magnétique. C'est cette perturbation que met à profit le principe des mines magnétiques...

On se trouve en présence de deux phénomènes superposés : le premier est le magnétisme induit dans la masse de fer du bateau. Il traduit la concentration des lignes de force du champ terrestre dans une masse de fer doux et est la cause de la déviation de l'aiguille aimantée d'une boussole dans sa direction. Le

deuxième facteur est le magnétisme permanent du bateau. On sait que certaines espèces de fer (fers durs) conservent trace du milieu où ils ont journé. Ainsi, un bateau de fer conserve le magnétisme qu'Il a acquis pendant sa construction par exemple, c'est-dire qu'il est devenu un véritable aimant, superposant son champ magnétique propre au champ magnétique terrestre.

Ce magnétisme permanent (ou rémanent) constitue en réalité le résumé historique du bâtiment.

Il n'est pas constant à lchelle du mois. Il l'est à très peu près dans une même journée.

On peut y distinguer trois composantes:

  1. la composante verticale est la plus importante, car les bateaux sont le plus souvent traversés toujours dans le même sens par la composante verticale du champ magtique terrestre;

  2. les composantes horizontales, longitudinale (dans le sens de l'axe du bateau) et transversale (perpendiculaire à cet axe) sont moins importantes, car le cap du bateau varie essentiellement, mais, pour une raison évidente de forme du bateau, la composante longitudinale est plus importante que la composante transversale.

     

Le système sensible de la mine magnétique simple

 

La mine magnétique comporte un système sensible dont l'organe essentiel est une aiguille aimantée. Dans les mines allemandes, l'aiguille est mobile autour de son centre dans un plan vertical ( sensible à la composante verticale du champ terrestre). On distingue d'ailleurs les mines « rouges », dirigées contre les bateaux

ayant un pôle Nord vers le bas, et les mines « bleues » dirigées contre les bateaux ayant un pôle sud vers le bas, et enfin les mines bipolaires dirigée contre tous les bâtiments. Dans les mines anglaises, le dispositif sensible est un solénoïde à axe horizontal. Il est sensible aux variations de la composante horizontale du champ terrestre (basé sur le principe de l'induction).

Certaines mines anglaises doivent subir des variations de champ de sens successivement contraires pour exploser. Elles ne sont ainsi sensibles qu'à une certaine «signature magnétiqu» des bâtiments et sont indragables.

Le système sensible d'une mine allemande rouge ».

Il en existe de différents types. Le plus simple ne comporte pas de réglage automatique de la sensibili. L'aiguille, sous l'action d'un champ perturbateur de grandeur égale à la sensibilité exigée, doit établir un contact qui ferme le circuit d'alimentation du détonateur. La position de ce contact doit donc être réglée par rapport à la position d'équilibre de l'aiguille sous l'influence du seul champ terrestre;

il faut donc connaître cette position. Il est par la suite nécessaire, pour ces mines sans réglage automatique, de connaître, à la sensibilité près, c'est-à-dire à quelques centigauss près, la composante verticale du champ terrestre du lieu où sera mouillée la mine, ce qui n'est pas le cas généralement. Aussi a-t-on doté la plupart des mines de systèmes à réglage automatique de la sensibilité.

 

La mise de feu différée

Dans presque tous les modèles de mines, le détonateur n'est pas mis en circuit fermé avec la pile à la premre influence. Il n'y est mis qu'au bout d'un certain nombre d'influences.

On arrive à ce résultat en utilisant un mécanisme supplémentaire, le combinateur de mise de feu différé, appelé P. D, M. (Period Delay Mecanism) chez les Alliés, et Z. K. (Zeit Kontrol) chez les Allemands. Le combinateur est un commutateur

à retardement périodique.

 

Les mines acoustiques

Le principe des mines acoustiques repose sur le fait qu'un navire en mouvement produit un « bruit» dans l'eau. On sait qu'un bruit est différent d'un son musical. Ce dernier ne comporte qu'une fréquence déterminée et ses harmoniques, alors qu'un bruit comprend toute une gamme de fréquences plus ou moins large.

Une mine acoustique pure comporte donc un microphone à poudre de graphite dont la période propre de vibration de l'armature motrice est réglable sur les fréquences à enregistrer.

Ce microphone est polarisé en permanence, par une pile d'une dizaine de volts, dès que la mine est mouillée à l'immersion voulue et parée à être dangereuse par son mécanisme de retard hydrostatique.

La polarisation consomme une dizaine de milliampères en permanence.

Les vibrations électriques engendrées dans le circuit par l'arrivée sur le microphone d'un bruit qui en fait varier la résistance, sont transmises au secondaire d'un transformateur évateur filtrées et tectées par un redresseur à oxyde de cuivre, de manière à pouvoir actionner un relais qui met une pile en circuit avec le détonateur.

Ce sont encore des combinaisons de relais de sensibilités différentes qui sont utilisées afin de rendre la mine sensible à des bruits obéissant à des lois variables de croissance en intensité. Comme dans les mines magnétiques, il existe néralement dans les mines acoustiques un combinateur de mise de feu différée.

On remarquera qu'il n'y a aucune amplification par amplificateur à lampe dans les mines acoustiques pures. Leur sensibili n'est pas très grande de façon qu'elles ne sautent pas inopportunément.

La sélectivité des mines acoustiques est variable. Elle dépend du microphone, réglable comme on l'a vu, et du filtre qui lui est adjoint, lequel est néralement un filtre passe-bas ordinaire ( qui arrête les fréquences supérieures à une fréquence donnée) de manière à ne faire répondre le système qu des fréquences inférieures à 400 périodes par seconde, dans un but antidragage.

 

Il existe des mines à basse fréquence. Dites encore « mines subsoniques » , en plus du circuit acoustique normal,cohabite un système qui ne répond qu'aux sons de très basse fréquence.

Le système acoustique normal provoque l'armement de ce deuxième système et la mine saute quand les deux bruits agissent en même temps..

On peut aussi se baser sur une autre qualité que la fréquence, par exemple sur l'intensité du son. C'est ainsi que certaines mines dites

« coriaces » (en anglais roarse), sont rendues volontairement très peu sensibles.

Elles sont insensibles aux bruits produits par les bateaux ordinaires. Par contre, elles explosent sous les dragueurs qui produisent avec de marteaux des bruits intenses pour draguer les mines acoustiques ordinaires. Elles explosent également sous les bateaux de gros tonnages ou rapides. Pour contourner le dragage, on a également imaginé des mines acoustiques qui, au lieu de sauter sous les

dragueurs, sont insensibles au dragage acoustique. Il 'agit des mines à renforcement de son.

Ce type de mine n'explose que sous l'influence d'un son d'intensi rapidement croissante, comme cela a lieu au passage d'un bateau ordinaire.

Le bruit continu d'une drague acoustique rend la mine passive pendant une courte période par déclenchement d'un système de sécurité à minuterie.

Ces mines à renforcement comportent des systèmes de relais assez complexes.

 

 

Les mines à dépression

 

Le principe des mines à dépression est le suivant:

Lorsqu'un. bateau navigue dans des

 eaux peu profondes, il crée sur le

 fond une sorte de houle, c'est-à-dire qu'en chaque point du fond la pression hydrostatique varie (brusque abaissement) suivant une certaine loi qui dépend de la vitesse du bateau, de son tirant d'eau, de la profondeur, etc.

La mine à dépression est construite pour enregistrer cette variation de la pression hydrostatique.

L'organe sensible est le relais à dépression qui a la forme d'un microphone sous-marin (diamètre d'une vingtaine de centimètres). Il comprend une capsule déformable et un ballast rigide, à l'intérieur duquel, une membrane métallique élastique ferme un contact sous l'influence d'une dépression du milieu extérieur. Ce contact arme un électroaimant qui ferme le circuit sensible secondaire.

Ce type de mines à dépression, qui est une invention allemande, est toujours utilisé en liaison avec un système acoustique ou magnétique, car des mines à dépression pures seraient trop sensibles aux mouvements de la mer, tels que la houle. C'est ainsi qu'il existe des mines magnétiques à dépression et des mines acoustiques

à dépression les deux phénomènes, magnétique ou acoustique et hydrostatique

doivent Intervenir en même temps ou à un faible intervalle de temps, l'un pour

armer, l'autre pour déclencher la mise de feu.

 

Les mines magnéto-acoustiques (mine combinée)

Un système magnétique uItrasensible arme un système acoustique pendant une période d'une quinzaine à une quarantaine de secondes environ, suivant les types, dès qu'une influence magnétique se fait sentir. Si aucune influence sonore ne s'exerce, tout revient au repos. Si un bruit est perçu par le microphone pendant ces trente secondes (et la simultanéité de ces deux phénomènes, magnétique et sonore, est caractéristique de la présence d'un bateau), le système

acoustique provoque la mise de feu et la mine saute. On voit donc que l'on peut donner à ce type de mine une sensibilité ts grande sans rencontrer le risque de faire sauter inopportunément la mine.

Le système magnéto-acoustique est plus sensible que celui des mines acoustiques pures. A cet effet,un amplificateur à lampes est incorporé dans le circuit secondaire. Dans les mines allemandes, cet amplificateur comporte une seule lampe pentode miniature, chauffée par une batterie de 15 volts et débitant 50 milliampères. La tension anodique, de 200 volts environ, est fournie par une batterie spéciale qui débite au maximum 500 microampères.

Le. type que nous venons de voir est celui à coïncidences. Des perfectionnements (sans parler de combinateurs de mise de feu différée et des mécanismes de retard habituels) ont é apportés aussi aux mines magnéto-acoustiques pour les

rendre indragables et très dangereuses.

Dans les mines magnéto-acoustiques à renforcement de son, la mine ne saute que si le bruit croit assez rapidement; plus exactement la mine saute lorsque le bruit atteint une valeur triple de celle qu'il avait au moment où le système

magnétique a armé le système acoustique (ce qui ne se produit pas avec les dragueurs).

Les mines magnéto-acoustiques à recouvrement diffèrent des mines «à coïncidences ». par le fait qu'il ne faut pas, dans ce nouveau type de mine, que l'influence acoustique se fasse sentir un temps appréciable avant l'influence magnétique pour que la mine explose (ou vice versa).

Les mines à séquence sont destinées à n'exploser que lorsque deux influences magnéto-acoustiques se succèdent au bout d'un certain temps. ,

Ainsi les mines ne sautent pas sur le premier bateau d'un convoi, mais sautent sur le deuxième. Elles échappent ainsi au dragage normal qui ne produit qu'une seule influence. Ces mines peuvent être d'ailleurs munies du combinateur de retard décrit précédemment. Dans ce cas, elles ne sautent qu'au quatrième, sixième, huitième,

etc., bateau du convoi qui passe au dessus d'elles.

En terminant cet exposé général des mines à influence, signalons que les Allemands ont mis au point, dans les tout derniers moments de la guerre, des mines à mise de feu optique et peut-être aussi des mines à système acoustique

ultrasonore. Ceci nous laisse entrevoir toutes les possibilités qui s'offriraient encore aux recherches pourtant déjà poussées, ainsi qu'on a pu s'en rendre compte. .

 

 

Dispositifs communs à tous les types de mines à Influence

 

Dispositif de mise de feu

Il est constitué par une étoupille (détonateur) et une boîte d'amorce. L'étoupille est la plupart du temps électrique. Un court et gros fil de cuivre met le feu par son échauffement (quand il est mis en circuit avec la pile) à une capsule de fulminate qui fait exploser une substance détonante environnante. Une boite

d'amorce est projetée contre le détonateur après largage d'une fourchette de sécurité au moment de la mise à l'eau de la mine. C'est elle qui communique l'explosion à la charge principale.

Tout ce dispositif de mise de feu est généralement contenu dans une même cavité cylindrique qui traverse la mine de part en part dans le sens diamétral pour les mines cylindriques.

 

Mouvement d'horlogerie d'armement

Son rôle est de ne rendre la mine offensive qu'au bout d'un délai réglable de plusieurs heures ou même plusieurs jours, afin que la mine soit indragable momentanément si son mouillage a été repéré par l'ennemi. Les eaux sont ainsi rendues dangereuses ou même interdites à la navigation, l'ennemi ne connaissant

pas le délai.

Ce mécanisme comporte une grosse horloge fonctionnant en minuterie démarrant sous influence hydrostatique.

 

Dispositif retardateur de mise de feu

Ce dispositif a pour but de retarder le fonctionnement de la mine afin de ne la faire exploser que si l'influence dure suffisamment longtemps (antidragage), Son action s'ajoute en somme à celle des relais des mécanismes sensibles.

 

Sécurité de mise de feu intempestive ou mouvement d'horlogerie de contrôle

Il est mis en route pour une période de dix heures environ au bout de la période de réglage du mouvement d'horlogerie d'armement. Il a pour objet de saborder la mine au moyen d'une charge de submersion dans l'éventuali d'un armement intempestif du détonateur (non étanchéité par exemple) ou de mauvaise immersion par suite d'erreur dans le réglage de cette immersion, ou de mauvaise condition de marée ou de temps, éventualités qui provoqueraient la découverte du champ de mines par l'explosion de l'une d'elles.

Ce dispositif, qui ne se rencontre que sur les mines à orin, fait donc couler les mines défectueuses ou mal mouillées.

 

Mécanisme de désarmement

Il peut y avoir intérêt à ne rendre une mine offensive qu'un laps de temps. déterminé. Des mouvements d'horlogerie à quatre-vingts et deux cents jours existent qui provoquent le court-circuitage de la batterie au bout de ce

temps.

 

Mëcanisme d'autodestruclion ou sabordage

Il est cessaire, soit de saborder la mine dans le cas d'une mine à orin, soit de la faire exploser dans le cas d'une mine de fond, lorsque son immersion est insuffisante et risque de la faire découvrir. On atteint ce résultat en dotant

la mine d'un système hydrostatique.

 

Fusée-bombe

C'est un mécanisme destiné à faire exploser la mine si elle tombe à terre ou en eau peu profonde,par suite d'une erreur de parachutage.

 

Pièges

Enfin les mines ont souvent gréées avec des pièges dont le but e t de faire sauter la mine lorsqu'on essaye de la désamorcer et de la démonter.

La premre des chose à faire lorsqu'on veut rendre une mine inoffensive à terre est de dévisser son détonateur. ensuite d'isoler le mouvement d'horlogerie, enfin de retirer son mécanisme sensible.

Or il existe des pièges provoquant l'explosion de la mine lorsqu'on essaye de procéder à ces opérations. Un de ces dispositifs est le suivant :

un fil, par sa tension provoquée par ces manœuvres de dévissage, ferme un interrupteur placé dans le circuit auxiliaire de la mise de feu (la charge du piège est souvent différente d'ailleurs de celle de la mise de feu).coupant à un endroit terminé le circuit de la charge du piège. Il existe également des pièges à cellules photlectriques avec lesquels la mine saute au moment où la main de l'opérateur se hasarde à son intérieur.

Tout ceci donne une idée des perfectionnements diaboliques dont les mines ont été dotées.

 

Le rôle de l'invention dans la guerre des mines .

 

Après avoir passé en revue les différentes mines existantes, signalons maintenant par ordre d'importance les qualités à requérir par une mine. .

Elles doivent d'abord être efficaces contre les types de bâtiments ennemis visés, ensuite être difficilement dragables ou. repérables et résister aux effets de la mer et du temps (vieillissement), et enfin ne pas être trop dangereuses à manipuler.

L'efficacité est évidemment fonction croissante de la charge de poudre, de l'allongement des antennes ou cornes, de la sensibilité du système à influence, de l'immersion. La résistance des mines aux dragages est fonction surtout de

l'intelligence déploe par les inventeurs dans le procédé de mise de feu. Nous avons vu toute la gamme des astuces utilisées dans la construction des mines à influence, les seules qui offrent des difficultés sérieuses de dragage. Il importe surtout que les procédés employés soient divers, et l'expérience a montré qu'iI est de beaucoup préférable de rechercher l'efficacité dans la multiplicité des moyens, que de la mise au point d'un procédé unique (ce qui n'est pas toujours

le cas pour les autres armes),

La résistance à la mer est fonction croissante de la résistance de l'orin , laquelle est fonction décroissante de la charge d'explosif; ainsi, dans les parages où la mer est fréquemment dure, on mouillera des mines à charge de poudre réduite. Le commandement préférera même souvent ne pas mouiller des mines dans des

régions où leur présence serait utile, mais leur tenue mauvaise, dans la crainte que ces mines ne viennent infester les gions à maintenir ouvertes à la navigation.

 

Le mouillage des mines sous-marlnes

 

Si ltude des différents types de mines est complexe par suite de la diversité même de ces types, l'étude du mouillage des mines n'est pas moins délicate.

Pour les mines à orins (c'est-à-dire dans la majorité des cas pour les mines à contact), le problème le plus difficile à résoudre est celui de l'Immersion qui doit être définie à 1 m près généralement. Si la mer est calme, sans courant, sans marée, le problème est facile à soudre. Il se complique énormément lorsqu'il y a courant et marée.

 

Quant aux mouillages de mines sous-marines par avion, ils firent leur entrée en scène concurremment avec la mine magnétique. C'est en novembre 1939 que les Allemands utilirent des hydravions pour lancer à très basse altitude, afin d'avoir plus de précision, des mines magnétiques suspendues à des parachutes à déploiement instantané, ceci afin d'amortir le choc au contact de la surface de la mer, choc qui pourrait endommager le mécanisme délicat de mise de feu. Les atterrages choisis par les Allemands étaient très propices à ce genre d'offensive; l'estuaire de la Tamise et les bancs de la mer du Nord. Paul Conte DELVOX eu à s'interroger plus tard sur l'intérêt des largages de mines, par les Allemands, dans la Gironde et le Seine.

Les Anglais appliquèrent la même tactique dans des endroits presque aussi favorables, en Baltique, mer à petits fonds, dans le Sund, le Grand et le Petit Belt. Pendant l'occupation,ils mouillèrent des mines à influence sur toutes

nos côtes, dans les estuaires de la Loire, de la Gironde, etc., lancées par avion dans la proportion de 20 %.

(extraits: R Leprêtre)