Historique du Service de Déminage


Le 6 juin 1944

"Les sanglots longs des violons..", L'annonce du Débarquement du 06 juin ne laissait pas présager de la tâche complexe et oh! combien dangereuse qui se dessinait pour rendre la France Libre, le dernier acte préalable à toute mise en œuvre de paix allait se jouer...

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HOMMAGE AUX MORTS EN OPERATION

Ils étaient Français, Portugais, Espagnols, Suisses, Serbes , Polonais, Allemands, Algériens..... avec un seul point commun:

VOLONTAIRES DEMINEURS ,

pour écrire le dernier acte de la Libération du Pays: Déminer la France.

Consultez le livre d'Or

Historique de la Formation au Déminage

Février 1945, L'école de CABOURG fut fondée par le Service du Génie Rural du Calvados avec dans un premier temps , des instructeurs militaires qui ont participé aux cours de GRIGNON.

Destiné à instruire les équipes de Déminage, trois instructeurs se relaient pendant trois semaines (18 jours) au bénéfice de 25 élèves au maximum.

 

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Historique du Monument du Ballon d'Alsace

Dès 1947, un petit groupe d’anciens du déminage voulant perpétuer la mémoire de leurs victimes au devoir, décidait l’érection d’un monument.
COLSON Roger, après avoir vaincu maintes difficultés administratives et autant d’inertie, constitua le 21 novembre 1949, un Comité Régional pour l’érection, d’un monument à la mémoire des volontaires démineurs morts pour la France dans les départements du Haut Rhin, des Vosges, du Doubs, de la Haute Saône, et dans le territoire de Belfort.

 

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THANN

 

Un engin explosif datant de la Première Guerre mondiale a refait surface ce mercredi à Thann où un obus été découvert par un cueilleur de champignons dans le secteur du col du Grumbach.

 

L'engin pèse environ 120 kilos pour une longueur d'au moins 1 mètre pour 21 centimètres de diamètre. Il nécessite une attention particulière, car il pourrait contenir une substance chimique.

 

Depuis le début de l'après-midi, un gros déploiement de moyens en démineurs, pompiers, gendarmes, policiers municipaux, agents de la Brigade verte sont sur le pied de guerre. Un périmètre de sécurité a été mis en place pour interdir les chemins d'accès du secteur, fermés à toute circulation, notamment pour les promeneurs.

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 LE PROBLEME DU DEMINAGE

 

Les mines terrestres ont été, au cours de la dernière guerre, très largement utilisées

par tous les belligérants. Leur emploi a provoqué de profondes modifications dans la

technique du combat défensif. Maîtres incontestés dans l'usage de ces engins, les Allemands avaient fait des champs de mines l'un des éléments essentiels de défense. Utilisant cette arme avec une habileté et une libéralité incroyables, l'ennemi infesta près de 500 000 ha de notre territoire métropolitain, sur tout le long des côtes et tout au long de ses lignes de retraite. Il sut rendre dangereux sur tous ces terrains les gestes les plus naturels; trop de Français ont payé de leur vie une curiosité téméraire, ou le désir de rentrer trop vite dans leurs terres, sans attendre le passage des équipes spécialisées dans l'exécution des travaux de déminage.

Une mine terrestre est un engin explosif soigneusement dissimulé, que l'adversaire fera exploser lui-même en exécutant les mouvements nécessaires à son fonctionnement. On peu inclure de nos jours, sous la dénomination de mine, les engins dissimulés à action commandée.

Nous ne parlerons pas dans cet exposé, des mines à chargement particulier, ni de celles à compositions pyrotechniques.

On peut reconnaître dans une mine, si simple soit-elle, les trois éléments constitutifs de tout engin explosif ;

  • l'allumeur qui, déclenché par une action extérieure, produit une flamme ou une petite explosion;

  • le détonateur, formé d'une petite masse d'explosif puissant et très sensible (1 à 2 g de fulminate de mercure en général), qui explose sous l'effet de la flamme produite par l'allumeur;

  • la charge, élément actif du dispositif, qui produit, grâce à sa décomposition très rapide et à l'augmentation de pression qui en résulte, les effets destructeurs recherchés.

 

Cette combustion ne peut se produire que sous l'action d'un phénomène extérieur violent, en l'occurrence l'explosion du détonateur.

L'allumeur et le détonateur sont souvent réunis en une seule pièce, dite fusée ou allumeur, que l'on fixe sur la mine au moment de l'amorçage.

Ces trois éléments constitutifs se retrouvent dans les mines simples (schumine ….)

 

Les mines antipersonnel

 

Ces mines, utilisées dans l'intention de causer des pertes au personnel circulant à pied, peuvent avoir été placées à des fins précises, par exemple en vue de la défense rapprochée d'une position.

Dans d'autres cas, elles sont placées sans aucune autre intention que celle de harceler et de décourager l'adversaire, soit sur le terrain, soit dans les locaux d'habitation, où les ouvertures, les planchers et les objets d'ameublement sont parfois piégés avec une ingéniosité diabolique. La charge explosive d'une mine antipersonnel est en général comprise entre 100 et 1 000 g: son explosion ne cause aucun dommage au matériel blindé.

Nous décrirons ici quelques types de mines parmi celles que l'on rencontrait le plus fréquemment sur notre territoire.

La Schumine, en bois, a la forme d'une boîte. Elle est munie d'un allumeur ZZ 42 entraînant le fonctionnement lorsqu'une pression exercée sur le couvercle de la boîte, chasse la goupille qui retient le percuteur en position d'armement.

Elle contient 200 g d'explosif, et son poids total est de 500 g.

Elle est détectable seulement par les appareils très sensibles.

La mine A-200, appelée pour sa forme «pot à moutarde », est munie d'un allumeur chimique: Buck. Elle consiste en un corps cylindrique en tôle emboutie contenant environ 100 g d'acide picrique en poudre, constituant la charge explosive. L'allumeur comporte une enveloppe extérieure légère dans laquelle est logée une ampoule en verre à moitié remplie d'acide sulfurique. Cette ampoule est brisée, lorsqu'un effort s'exerce sur le sommet de l'allumeur, le liquide se répand dans la composition à base de chlorate de potasse qui l'entoure, et la réaction chimique produit une flamme qui actionne le détonateur et fait exploser la mine.

La mine allemande à shrapnels S.Mi. 35 ( Schrapnell Mine 35) mérite une mention spéciale comme la plus meurtrière des mines connues. C'est une mine bondissante. Elle peut, grâce à un raccord spécial ( dit en W), être équipée de trois allumeurs semblables ou différents, par exemple d'un allumeur à pression (S.Mi. Z 35) et de deux allumeurs à traction (ZZ 35 et ANZ 29).

Le fonctionnement de l'un d'eux met le feu à une mèche lente centrale qui, après un retard de 4 s1/2, enflamme une charge de propulsion.

Cette charge projette le corps de la mine hors du mortier qui le contient et communique le feu à trois mèches à court retard, qui font exploser, 1/7 de seconde après, la charge principale par l'intermédiaire de trois détonateurs. L'explosion se produit ainsi lorsque le corps de la mine a bondi au-dessus du sol à une hauteur de l'ordre de 1,5 m. Des billes disposées à la périphérie de la mine sont projetées dans toutes les directions.

La mise de feu peut être provoquée par un allumeur électrique (E.S.Mi. Z 40), dont le

mécanisme est très analogue à celui du S.Mi.Z 35 ; le percuteur, au lieu de frapper une amorce, brise une ampoule de verre; le liquide électrolytique qu'elle contient se répand dans une cuvette et donne naissance à un courant dans le circuit qui relie l'allumeur à la mine. Ce courant, par l'intermédiaire d'une pâte fusible, enflamme la mèche lente centrale. Chaque mine S peut être reliée, grâce à un adaptateur spécial, à deux groupes de 9 de ces allumeurs montés en parallèle. )

Citons encore la mine S 44, analogue à la S 35, et la Stockmine en ciment ou "mine piquet » de plus petites dimensions, montée sur un piquet et équipée d'un allumeur à traction.

 

Les allumeurs

 

Cette étude de quelques mines antipersonnel nous a montré les divers types d'allumeurs que l'on est susceptible de rencontrer et que l'on peut classer:

- soit d'après le système de mise de feu :

  • Allumeurs à percussion: allumage par choc d'un percuteur sur une amorce (ZZ 42, S.Mi. Z 35, ZZ 35, T.Mi. Z 42,T. Mi. Z 43).

  • Allumeurs à friction: allumage par frottement d'un fil de fer sur une pâte chimique (AN Z 29,);

  • Allumeurs chimiques: allumage par mise au contact de deux corps réagissant violemment l'un sur l'autre (Buck; T.Mi. Z 44) ;

  • Allumeurs électriques: allumage sous l'action d'un courant (E. S.Mi. Z 40) ;

- soit d'après l'action qui doit être exercée sur l'allumeur pour en provoquer le fonctionnement:

  • Fonctionnement par pression (S.Mi. Z 35, E.S.Mi. Z 40, Buck, T.Mi. Z 42, T.Mi. Z 43, T.Mi. Z 44) ;

  • Fonctionnement par traction ·(Z Z 42, Z Z 35, AN. Z 29);

  • Fonctionnement par relâchement de pression (T.Mi. Z 43); «livre de messe »).

 

 

Les mines antichars

 

Les mines antichars renferment des masses d'explosif beaucoup plus considérables (entre 3 et 6 kg en général). Elles sont utilisées dans l'intention d'interdire certains itinéraires aux blindés et aux véhicules ennemis. Leur explosion ne détruit pas toujours complètement un blindé, mais elle l'immobilise en endommageant ses chenilles ou ses roues.

Ces mines n'étant pas conçues dans le but d'occasionner des dommages aux piétons, ne fonctionnent que sous des efforts relativement considérables. Cependant des causes étrangères (explosions dans le voisinage, long séjour en terre). peuvent avoir réduit cet effet et la prudence exige, lorsqu'on en rencontre, de toujours les considérer, pour le danger qu'elles présentent, comme des mines antipersonnel.

La mine antichars allemande dite Pilz. 43 (champignon) est la dernière en date de la série des Tellerminen (mines-assiettes).

Sous une charge d'au moins 100 kg transmise par le couvercle, la goupille de l'allumeur se brise et le percuteur libéré fait exploser la mine par l'intermédiaire d'une amorce et d'un détonateur. Mais la mine peut être piégée: elle explose alors si un démineur imprudent l'enlève de terre sans précaution, exerçant ainsi une traction sur des allumeurs secondaires Z Z 35 placés dans des alvéoles où ont été préalablement introduits des détonateurs. La mine risque aussi d'exploser si quelque imprudent dévisse le couvercle qui recouvre peut-être un allumeur T.Mi.Z43 : la pression initiale exercée sur le plongeur en vissant le couvercle a cisaillé la goupille intérieure; l'allumeur peut alors fonctionner par effacement des billes qui bloquent le percuteur, soit comme précédemment sous l'action d'une pression transmise par le chapeau, soit par relâchement de pression, lorsqu'on dévisse le chapeau.

Une autre mine antichars allemande, la Topfmine est remarquable par sa fabrication.

Alors que les mines précédentes comportent d'assez importantes quantités de métal (la Schumine, qui en renferme le moins, contient un allumeur dont le percuteur, le ressort et la goupille sont métalliques), cette mine n'en renferme aucune trace afin de la faire échapper aux détecteurs électriques: un détonateur spécial en bakélite a même été conçu pour elle. Comme pour les Tellerminen, il existe un alvéole destiné au piégeage de la mine.

Ces alvéoles se rencontrent sur nombre de mines antichars. Même si l'engin rencontré n'en comporte pas, on soupçonnera toujours un piège; un allumeur à relâchement de pression peut en effet être installé sous toute mine, qu'elle soit antichars ou antipersonnel.

 

Le problème du déminage

 

Nous ne parlerons pas des méthodes de déminage utilisées au cours même des combats. Le succès d'une opération dépend très souvent de l'enlèvement rapide des mines posées par l'ennemi.

On sera parfois obligé de sacrifier à cette rapidité la sécurité des exécutants.

Les méthodes à employer pour le déminage systématique de vastes étendues, en vue de permettre

au public d'y accéder de nouveau, doivent reposer sur les deux principes suivants:

 

a) Tout doit être fait pour retirer du terrain la totalité des mines qu'il renferme;

 

b) La sécurité du personnel démineur doit l'emporter sur la rapidité des opérations.

 

Tous les engins que nous avons examinés sont le plus souvent enfouis à fleur du sol.

L'épaisseur de terre qui les recouvre est en général juste suffisante pour les dissimuler. II est assez rare qu'elle atteigne 15 cm. Le problème le plus fréquent à résoudre est donc un problème de détection à faible profondeur.

On sera souvent aidé par la possession de documents laissés par les unités qui ont procédé au minage. Situant les engins à 10 cm près grâce à un enchaînement précis de bornes et de piquets repères, ces plans fournissent une aide précieuse, mais ne peuvent dispenser d'avoir recours à un procédé de détection. Celui-ci est indispensable pour préciser l'emplacement désigné par le document. II y a lieu d'autre part de ne pas limiter les recherches aux seuls alignements consignés sur les plans, car le commandement a pu donner l'ordre, au moment du repli de ses troupes, de parsemer de mines le terrain hors des panneaux régulièrement établis.

 

Détection par sondage à main

Cette méthode est utilisable quelle que soit la nature des mines dont on soupçonne la présence.

C'est le procédé le plus long, mais aussi le plus sûr.

La détection s'effectue par groupes de quatre hommes placés à genoux sur une même ligne,

A chaque station, chaque homme explore méthodiquement le terrain situé immédiatement devant lui jusqu'à une distance d'environ 50 cm et sur une largeur de 1 m. Cette exploration comporte l'accomplissement de trois mouvements précis qui· doivent être exécutés par les quatre hommes avec une simultanéité complète.

 

1 Balancement léger devant soi d'une tige métallique tenue entre deux doigts, l'extrémité de la tige affleurant au ras du sol. On s'assure ainsi de l'absence de tout fil de piégeage.

 

2 Passage de la main étendue à plat sur le sol. Ce mouvement décèle les engins situés à fleur de terre, en particulier l'allumeur à antennes de la mine S 35.

 

3 Sondage effectué dans le sol tous les 5 cm, jusqu'à une profondeur d'au moins 20 cm, avec une baïonnette. Cette manœuvre doit être exécutée sous un angle nettement inférieur à 45° pour ne pas risquer d'effectuer sur un allumeur la pression qui le ferait fonctionner. Elle permet de mettre en évidence la présence des hétérogénéités (mines, pierres, racines) situées à l'intérieur du sol. Dès que l'un des exécutants constate la présence d'une mine, les trois autres s'éloignent et s'abritent; l'homme resté sur place achève avec ses seules mains de dégager la mine sans la remuer, neutralise les allumeurs principaux et marque très visiblement l'emplacement de l'engin.

Le travail reprend alors comme précédemment. Le terrain prospecté est soigneusement balisé par des bandes de tresse blanche que déroulent les hommes situés aux deux extrémités de la ligne.

On ne procède à l'enlèvement des mines du sol qu'après avoir opéré leur détection complète dans la totalité du secteur que l'on s'est assigné.

Si l'extraction des mines risque d'être dangereuse (engins particulièrement délicats, altérés par leur séjour dans le sol ou par les bombardements), on les fait exploser sur place, à moins que la proximité de bâtiments ne l'empêche. Dans les autres cas, les mines sont retirées du sol par l'intermédiaire d'une corde d'au moins 50 m. Les mines piégées explosent au moment de leur extraction, les autres sont rassemblées dans des foyers où l'on opère leur destruction par explosion. Si le voisinage de bâtiments interdit l'éventualité d'une explosion, on procède au dépiégeage complet de l'engin qu'on examine soigneusement sur toutes ses faces. Tous les allumeurs secondaires sont neutralisés avant qu'aucun mouvement ne soit imprimé à la

mine.

 

Détection par les détecteurs électriques

 

Les appareils utilisés sur les chantiers détectent le métal entrant dans la composition de la mine. Ce sont des appareils individuels portatifs à alimentation autonome par piles. L'organe d'exploration est déplacé au-dessus

du sol avec un geste de fauchage.

Une différence de réponse du détecteur localise à l'aplomb de cet organe l'engin mis en évidence. L'appareil est à la fois émetteur et récepteur.

La masse métallique agit par les courants de Foucault dont elle devient le siège, et, éventuellement, par sa perméabilité paramagnétique et ferromagnétique, en provoquant une modification du couplage dans les circuits, décelée par le mouvement de l'aiguille d'un galvanomètre et par un signal sonore émis par un écouteur.

La détection s'effectue par groupes de deux hommes. Lorsque le porteur du détecteur signale un endroit suspect, son aide le précise à l'aide d'une sonde.

Dès qu'on a reconnu la présence d'une mine, le porteur du détecteur s'éloigne.

Mise en évidence, neutralisation et enlèvement de la mine du sol se poursuivent ensuite comme dans le cas de la détection par sondage à main.

La sensibilité des détecteurs utilisés est considérable puisqu'on arrive à repérer une plume en acier à plus de 10 cm. Or les sols vierges de métal sont rares et l'on trouve souvent un clou ou un fragment d'outil. La détection devient très difficile sur les terrains qui ont été bombardés ou sur lesquels il y a eu combat. Des indications. sont données par le détecteur à chaque pas et le travail de recherche conduit à effectuer un véritable labour de la totalité du terrain à explorer.

 

Nous citerons notamment deux des solutions proposées pour contourner le problème:

 

a) La baïonnette de M. d'Alton.

Cet appareil effectue la discrimination entre les hétérogénéités naturelles (pierres, racines) ou fortuites (éclats, débris métalliques) du sol et les corps dont la présence est effectivement recherchée.

 

b) Les détecteurs qui recherchent, non le métal de la mine, mais l'hétérogénéité même qu'elle constitue. Ces appareils possèdent un «seuil» de fonctionnement: ils n'entrent pas en action en présence d'hétérogénéités de trop faible importance (petites pierres ou éclats métalliques) qui auraient cependant donné une réponse à la sonde ou aux détecteurs électriques.

 

Citons en particulier un appareil utilisé par l'armée américaine. C'est un émetteur d'ondes courtes à haute fréquence où l'on observe les variations d'énergie rayonnée.

Cet appareil détecte cependant surtout la terre remuée et ne fonctionne avec assez d'efficacité que dans les premiers jours qui suivent l'enfouissement des engins. Des études sont actuellement poursuivies dans ce domaine.

 

Le déminage mécanique

 

Les méthodes classiques ont l'inconvénient d'exposer le personnel démineur sans protection aux dangers d'une explosion accidentelle.

Au cours des récentes hostilités, des chars ont été équipés de divers systèmes mécaniques; le plus répandu est constitué par un ensemble de chaînes qui battent vigoureusement le sol (flail tanks). De tels dispositifs ne peuvent être employés que dans le cadre d'opérations militaires, car ils sont endommagés au bout de quelques explosions, et leur action n'est pas absolument certaine. Leur emploi est limité à la réalisation d'une trouée dans un champ de mines. Il ne pourrait être étendu au déminage de vastes espaces.



 

Des études conduites sous l'autorité du ministère de la Reconstruction, qui a pris en charge le déminage du territoire métropolitain, ont abouti à la réalisation d'un rouleau dont l'emploi s'est révélé satisfaisant pour le déminage de champs de mines importants. II résiste bien à l'explosion des mines, même antichars, et l'on est pratiquement certain après son passage que les engins qui n'auraient pas explosé sont désormais inoffensifs, soit qu'ils présentent des malfaçons, soit qu'ils aient subi des détériorations du fait de leur séjour dans le sol. Ces rouleaux sont déplacés sur le terrain par l'intermédiaire de câbles grâce à des treuils montés sur véhicules blindés. Souvent d'ailleurs la propulsion est assurée par un mouvement de va-et-vient que ces véhicules exécutent en bordure du terrain miné.

 

L'opération de déminage est suivie d'une opération de détection classique en vue de mettre en évidence les engins qui n'auraient pas explosé pour les raisons qui ont été indiquées. Le passage d'un rouleau peut d'ailleurs être utilisé comme contrôle d'une opération de déminage à la sonde ou au détecteur. A défaut, une seconde prospection du terrain est effectuée avant de le remettre à la disposition de son propriétaire.

Nous signalerons enfin que, quelle que soit la méthode de déminage employée, un labour de contrôle est effectué chaque fois que la nature du terrain rend possible cette opération.

Des circonstances particulières peuvent apporter un supplément de difficultés à la réalisation des travaux. Citons l'abondance de la végétation poussée sur des terrains qui ont pu être minés depuis de nombreuses années: il est souvent nécessaire de la détruire par le feu après l'avoir préalablement desséchée par une aspersion avec une solution de chlorate de soude.

Dans d'autres cas, les mines, placées dans des dunes mouvantes, sont recouvertes par une épaisse couche de sable et il peut être nécessaire de les dégager en affouillant le sol par un jet d'eau puissant. Cette méthode peut être employée sans trop de difficultés lorsqu'on possède les plans de minage. Des détecteurs spéciaux étaient à l'étude en 1946 pour rechercher les engins qui peuvent être enfouis sous 1 ou 2 m de sable dans les terrains dont on ne possède pas les plans. Citons aussi certaines mines qui, placées sur le littoral et recouvertes par les eaux, nécessitent l'emploi de scaphandriers.

 

De nombreuses recherches ont permis de trouver des solutions techniques plus ou moins perfectionnées assortis d'un coût souvent prohibitif au regard d'un pays sortant exsangue d'un conflit où, les mines et sous munitions ont été utilisés à grande échelle.

Nous citerons à cet égard, l'intervention de M. Aubrac, auprès des autorités Américaines pour qu'elles fournisse aux autorités Vietnamiennes les plans des zones minées.

Cette action permit le déminage plus rapide épargnant par là même, de nombreuses vies humaines.

Les méthodes employées furent extrapolées de l'expérience Française.

 

Les résultats acquis en France

 

Les premières opérations de déminage furent entreprises par les unités spécialisées des armées alliées au cours même des combats. Dès septembre 1944, le service du Génie rural, au ministère de l'Agriculture, faisait procéder aux premiers travaux d'ensemble. A cet effort, l'armée et les services de Défense passive apportèrent un concours précieux. Devant l'ampleur du problème à résoudre, il apparut nécessaire, en février 1945, de coordonner ces activités;

 

la Direction du Déminage, créée au sein du ministère de la Reconstruction, prit en charge l'ensemble des travaux dont la réalisation se poursuivit à une cadence sans cesse accrue.

 

Nous faisons apparaître deux phases principales de l'activité du Service de Déminage:

 

  1. Depuis la création de la Direction du Déminage (février 1945) jusqu'au 31 décembre 1947, date de la dissolution des dernières Représentations Départementales.

    Cette période correspond à l'exécution des travaux de masse lesquels furent en majorité consacrés au déminage du sol Français. (et Tunisie)

  2. De janvier 1948 au 31 décembre 1962,

    Les travaux sont poursuivis par les équipes de sécurité et concernent surtout les opérations de désobusage et de débombage.


 

Travaux effectués au cours de la première phase:

 

  • Déminage:

    414 180 hectares ont été prospectés, dont 197 260 hectares de terres cultivables.

  • 471 346 hectares ont été contrôlés dont 220 000 hectares de terres cultivables.

 

  • 12 997 000 mines ont été retirées, dont plus de 50% de mines anti-personnel et un très grand nombre furent piégées. ( à noter qu'en France, la densité des mines est nettement supérieure à d'autres nations, telles que la Belgique, la Hollande, l'Italie).

 

  • 650 000 obstacles côtiers de toute nature ( tétraèdres, pieux, herses, hérissons, katimines, etc...) ont été enlevés.

 

  • Désobusage:

    16 194 000 obus, grenades et engins divers ont été neutralisés.

 

  • Débombage:

    435 444 bombes en surface ont été neutalisées.

    54 163 bombes ont été déterrées.

 

Pour l'ensemble de ces différentes opérations, l'effectif moyen du personnel employé fut le suivant:

 

 

 

1945

1946

1947

Personnel temporaire

450

800

650

Personnel Démineur

2500

3000

2100

 

 

Travaux effectués au cours de la seconde phase:

 

  • Déminage:

    Au cours de l'année 1948, des travaux de déminage ont été effectués, en particulier sur les territoires annexés de Tende et La Brigue, et de la Région du Mont Cenis.

 

  • 1 522 hectares ont été prospectés

 

  • 4 336 hectares ont été contrôlés

 

  • 2 440 mines ont été retirées.

L'enlèvement des obstacles côtiers s'est poursuivi.

  • 9 356 obstacles ont été retirés.

A l'heure actuelle il n'existe plus de champs de mines.

Les quelques mines que l'on retrouve encore, sont des mines isolées, eparses, dont la présence est insoupçonnée (région Est en particulier).

 

  • Désobusage:

    5 499 800 obus, grenades et engins divers ont été neutralisés.

     

  • Débombage:

    28 159 bombes en surface ont été neutralisées

    4 400 bombes ont été déterrées.

    De nombreuses bombes avec fusées à piège ou à retardement ont été décelées et neutralisées.

 

L'effectif moyen passe de 140 Démineurs en 1948 à 33 Démineurs en 1949 puis 26 en 1950 pour un total de 70 hommes répartis en 32 équipes de Sécurité couvrant l'ensemble des opérations sur tout le territoire national.

 

De nos jours, au fil des restructurations et adaptations nécessaires pour le maintien d'un Service Publique de qualité, anticipant en temps réel les horizons de nouvelles menaces, ce sont 330 Fonctionnaires répartis en une trentaine de sites qui assurrent, quels qu'en soient l'heur et les circonstances, la sécurité de la Nation.

 

J. Garancher